Selon les estimations du Gimelec, le syndicat professionnel de la filière électronumérique, l’hydrogène vert (ou décarboné, produit à partir de l’électrolyse de l’eau) représente un potentiel économique majeur, évalué à 10 milliards d’euros cumulés d’ici 2030 pour les fabricants de matériel électrique et d’automatisme (des transformateurs aux systèmes de contrôle commande), dont une grande partie sont des PME. Cette fédération rassemble plus de 200 entreprises et 67 000 salariés, pour in chiffre d’affaires de 15 Ma€ de CA. Elle vient de réaliser une étude sur l’impact sur la filière du potentiel de développement de l’hydrogène décarboné en France. « L’étude du Gimelec montre quant à elle que la performance environnementale et énergétique de l’hydrogène se joue surtout et d’abord dans l’industrie. C’est là, à court terme, dans les usines sidérurgiques, chimiques et de raffinage qu’il permet le plus fort gain en termes de décarbonation. On parle de 11 millions de tonnes de CO2 pouvant être évitées chaque année soit 15% des émissions de l’industrie » souligne Rodolphe de Beaufort, Délégué général adjoint du Gimelec.
Pour répondre aux besoins qui vont exploser d’ici 2030, plusieurs Gigafactories d’électrolyseurs devraient à sortir de terre : Aspach (2022), Béziers (2023), Belfort (2024), et Vendôme (2025).
Selon Gimelec, le potentiel est d’environ 6MW d’électrolyseurs à installer en France d’ici 2030 puis 18GW sur la décennie suivante, à répartir sur les principales régions industrielles françaises. Les industriels du Gimelec couvrent 20 à 40% de la valeur d’un électrolyseur au travers des multiples composants qui s’y intègrent. Les retombées sont estimées à environ 2M€ par MW installé.
La construction d’infrastructures représente un défi auquel les acteurs industriels, constructeurs de matériel électrique et d’infrastructures doivent se préparer, notamment en coordonnant leurs efforts. « Oui, nous identifions un potentiel en forte croissance atteignant, dès 2030, 3 milliards d’euros par an de retombées économiques pour les fabricants de matériel électrique en France. Oui, il y aura des recrutements massifs, en particulier dans les territoires où se concentreront les efforts de développement de l’hydrogène, en Méditerranée et dans la Vallée de la Seine, mais aussi partout sur le territoire national et européen, notamment dans les usines de composants électrotechniques qui sont à la base de ces nouvelles infrastructures énergétiques. Mais il faut pour cela que tout l’écosystème industriel travaille de concert. C’est tout l’objet du groupe hydrogène constitué par le Gimelec à l’issue de son étude : fédérer les offreurs de technologies au service du développement des capacités industrielles et de la compétitivité de ce secteur » ajoute Rodolphe de Beaufort.