Comme chaque année, France Energie Eolienne, qui rassemble les professionnels de l’éolien, a publié son Observatoire de l’éolien, radiographie détaillée d’un secteur toujours en pleine croissance.
Considéré comme l’un des piliers de la révolution énergétique, l’éolien terrestre ou en mer, représente aujourd’hui 5% de la production électrique française, en 3e position derrière le nucléaire et l’hydraulique. Avec 1552 MW raccordés en 2018, le secteur a tenu ses objectifs et vise sur la prochaine décennie un rythme annuel de 2000 MW pour atteindre l’objectif de 34 GW de capacité cumulée raccordée en 2028 (contre 15,8 GW de puissance cumulée au 30 juin 2019). La France est le 4e pays éolien en Europe par sa puissance totale éolienne installée, mais grimpe à la 3e position par les performances de croissance annuelle en 2018, avec ses 1552 MW, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, toujours en tête, mais avec une division par deux des puissances raccordées en 2018 comparées à 2017.
Il y a donc aujourd’hui 7950 éoliennes installées en France, dans 1380 parcs. Les Hauts de France et le Grand Est sont les premières régions éoliennes avec respectivement 315 et 259 parcs éoliens. Les Hauts de France ont raccordé d’ailleurs le nombre record de 600 MW en 2018 et 2019, dépassant les 4GW totaux. Les éoliennes les plus anciennes, et les moins puissantes, sont aujourd’hui remplacées peu à peu par des modèles plus modernes et plus efficaces. D’ici 2023, 1600 éoliennes seront concernées en France.
Les éoliennes évoluent techniquement et s’implantent dans des régions jusqu’ici considérées comme peu propices. Afin de capter des vents plus forts et plus réguliers qui soufflent en hauteur, les éoliennes de très grande hauteur arrivent en France, comme avec les parcs de Chamole dans le Jura et Massay dans le Cher. Le diamètre de rotor plus important permet aussi de produire une plus grande quantité d’énergie. Ces éoliennes mesurent plus de 190 mètres en bout de pale, avec un mât de 135 mètres. Cependant, la hauteur moyenne en bout de pales des éoliennes reste entre 120 et 155m, avec une hauteur de mât comprise entre 80 m et 100 m et un rotor dont le diamètre mesure entre 80 et 110m. Bien inférieurs à ce qui se pratique déjà en Allemagne où les éoliennes font en moyenne 175 m de hauteur totale avec un mât à 120 m. Ce développement de l’éolien de grande hauteur est cependant encore freiné en France par des barrières réglementaires (notamment en raison des contraintes liées à l’aviation civile et militaire) mais aussi en raison des contraintes logistiques et de l’environnement (certaines contraintes de site ne permettent par l’installation de ce type d’éoliennes).
L’éolien en mer, un autre levier de croissance
En mer aussi, la filière est un véritable levier de croissance. La France compte en effet 11 projets lauréats de parcs éoliens en mer en cours de développement. Deux segments, l’éolien en mer posé (pour les fonds de moins de 70 m) et l’éolien en mer flottant (pour des projets plus au large), se partagent ce marché. Les premiers parcs éoliens en mer seront opérationnels en 2021.
L’éolien représente en France 18200 emplois, dont 1100 créés en 2018… avec une forte croissance dans les métiers des études et développement (+ 33%) et exploitation et la maintenance. C’est le premier employeur dans le secteur des énergies renouvelables et les entreprises du secteur envisagent encore de recruter, notamment dans l’exploitation et la maintenance.