11 JANVIER 2024REDACTIONCAMIONSMARCHÉOBSERVATOIRE DU VÉHICULE INDUSTRIELTRANSPORT

Selon les estimations de l’Observatoire du Véhicule Industriel, le marché français pourrait voir un ralentissement des immatriculations de camions en 2024, après une année 2023 de retour à la normale

Dans un environnement tendu, 2023 a été une année de « retour à la normale », constate l’Observatoire du Véhicule industriel de BNP Paribas Artegy. Une année contrastée également avec des indicateurs positifs mais aussi des signaux plus négatifs. Du côté des points positifs, les délais de livraison reculent fortement, ce qui a permis aux constructeurs de fournir des véhicules plus rapidement. A novembre 2023, sur 12 mois, 48733 véhicules ont été immatriculés en France, soit une hausse de 10,7% par rapport à 2022. Sur l’année, les 8 premiers mois ont été particulièrement actifs, avant un ralentissement des livraisons en septembre et en octobre.  cette huasse des immatriculations est liée à la fois à une « purge » des carnets de commandes mais aussi à des anticipations d’évolutions technologiques (chronotachygraphes). Côté négatifs, les carnets de commandes ont connu en 2023 une baisse sensible, de 20% pour les tracteurs neufs et de 9% pour les porteurs. 

Carrosserie 

Les résultats des porteurs sont contrastés selon les activités et les carrosseries. Ainsi, les bennes et les véhicules BTP souffrent des difficultés du secteur du bâtiment: avec 6485 immatriculations, le segment recule de 4,9% et se retrouve sous les niveaux d’immatriculations de 2017 à 2022. Les plateaux, après une année en baisse en 2022, ont progressé de 4,9% à 2267 immatriculations.  Les fourgons sont en très nette progression, +37% par rapport à 2022,  à 2923 unités. 

« Les incertitudes économiques poussent les exploitant à rester prudents en conservant une flotte à isopérimètre, d’où une baisse importante des carnets de commande. Même si un fléchissement de l’inflation et une stabilisation possible des taux sont anticipés, nos prévisions réalistes mais prudentes sur 2024 prévoient une contraction probable des immatriculations », déclare Arnaud Villéger, Directeur de l’Observatoire du Véhicule industriel. Les investissements sont presque exclusivement destinés à du renouvellement de parc, seuls 10,2% sont destinés à une extension de flotte. 

L’OVI estime donc que les immatriculations de véhicules en 2024  se situeront entre une baisse de 5,3% à 45 700 unités (fourchette basse) et une hausse de 2,1% à 49 300 unités (fourchette haute). 

« 2024 s’annonce comme une nouvelle année de transition, vers le challenge d’un transport plus propre mais plus coûteux » déclare Arnaud Villéger, Directeur de l’Observatoire du Véhicule industriel. « Au-delà du chiffre brut des mises à la route 2024, c’est surtout la hausse des énergies alternatives au diesel dans le mix des commandes à laquelle il faudra être attentif. Cet indicateur étant en effet le révélateur de la volonté – ou la capacité – des entreprises à s’engager pour la baisse de leurs émissions de CO2 en bénéficiant au mieux des politiques publiques de soutien aux énergies « vertes » et de l’adéquation des matériels aux nécessités opérationnelles des exploitants. »