La Commission Masses indivisibles de la FNTR s’est réunie il y a quelques jours. Olivier Arrigault, son secrétaire général, revient sur le point de situation qui a été fiât à cette occasion. « Aujourd’hui, de manière générale et surtout dans le transport exceptionnel, la situation s’est stabilisée dans un « entre-deux »: pour l’instant, çà va, mais toutes les entreprises ont de fortes inquiétudes pour les mois à venir, quel que soit leur niveau d’activité. Après un arrêt total pendant les 15 derniers jours de mars, l’activité a repris de manière plus au moins chaotique. La reprise a été plus nette à partir de mi-mai, notamment dans les TP et l’industrie. La bonne nouvelle c’est que pendant tout le confinement les services instructeurs ont continué à travailler, parfois même plus rapidement que d’habitude ! Il n’y a donc pas eu de difficultés particulières au niveau des autorisations de TE.
Aujourd’hui, l’activité s’établit à environ 50 à 70% d’un niveau normal. Mais les difficultés proviennent d’une rentabilité inférieure : les retours à vide sont plus nombreux, les coûts de transport augmentent globalement avec des temps d’immobilisation prolongés. Les chefs d’entreprises sont donc inquiets pour leur trésorerie, alors que jusqu’ici, elle avait plutôt bien résisté. Il y a eu peu de recours aux PGE dans le secteur du transport exceptionnel (seulement 40% des entreprises), les entreprises ont abordé la crise avec des trésoreries globalement solides. Sans le PGE à rembourser, elles conservent plus de capacité d’endettement (pour de l’investissement par exemple) pour les mois à venir.
Les perspectives sont plutôt moyennes : l’activité redémarre sans vraiment redémarrer, les reports de charges arrivent à échéance et vont s’ajouter aux charges normales de l’entreprise, le tout avec un chiffre d’affaires incertain. Il n’y a pas de perspectives car les clients n’en donnent pas non plus. Au-delà des trois prochains mois, lorsque tout ce qui était en cours sera arrivé à terme, c’est la grande inconnue, car il ya eu peu de nouvelles commandes. Les entreprises craignent aussi des pressions commerciales fortes, avec des baisses de prix, même si c’est un peu moins le cas dans le transport exceptionnel. Financièrement, il n’y pas encore de situation alarmante dans notre secteur, mais il faut voir combien de temps va durer cette « transition » jusqu’à une activité plus « normale ». Il ne faut aujourd’hui préjuger de rien, la situation peut se dégrader rapidement en fonction du niveau d’activité.»